2009년 11월 17일 화요일

M.Weber, la ville, etc.

Couverture de l'édition originale de L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme

M. Weber, Couverture de l'édition originale de L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme

Max Weber (21 avril 1864 - 14 juin 1920), sociologue et économiste allemand, est, avec Vilfredo Pareto, Émile Durkheim, Georg Simmel et Karl Marx l'un des fondateurs de la sociologie moderne.

Économie et société (posthume 1921), traduction du tome 1, Plon, 1971 ; édition de poche, Pocket, 1995.
La ville (extrait du tome 2 d'Économie et société), traduction par Ph. Fritsch, Aubier, 1982.

« l'État moderne a le monopole de la violence légitime. », le Savant et la politique.

(de) Staat ist diejenige menschliche Gemeinschaft, welche innerhalb eines bestimmten Gebietes […] das Monopol legitimer physischer Gewaltsamkeit für sich (mit Erfolg) beansprucht.
« Le métier et la vocation de savant », Max Weber (1919), dans Le Savant et le Politique, Max Weber (trad. Julien Freund, Eugène Fleischmann, Éric de Dampierre), éd. Union générale d’éditions, coll. 10/18, 1963 (ISBN 2-264-00209-3), p. 125
Le Savant et le politique, 1959 / Il faut concevoir l’État contemporain comme une communauté humaine qui, dans les limites d’un territoire déterminé […], revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence physique légitime.

 

Article détaillé : L'émergence du capitalisme selon Max Weber

Pour Max Weber, le capitalisme moderne, c'est-à-dire le capitalisme d'entreprises fondées sur l'utilisation rationnelle du travail libre (du salariat), est apparu en Occident grâce à un ensemble de pré-conditions structurelles : en particulier, la présence d'une classe rationnelle constituée par la bourgeoisie libre de la ville médiévale a occupé une place essentielle. Toutefois, pour Weber (en cela il s'oppose à Marx), les principales causes de l'émergence du capitalisme sont davantage éthiques et psychologiques que techniques ou économiques. Il estime ainsi que ce qui a été décisif dans la diffusion du capitalisme fut l'apparition d'une nouvelle morale économique, que Weber nomme « esprit du capitalisme ». Dans ce nouvel ethos économique, la conduite de vie des acteurs est dirigée par le principe selon lequel la finalité de l'existence est le travail dans le cadre d'une profession : le travail devient une fin en soi. C'est une fois que les acteurs eurent incorporé cet habitus, ou « esprit », nouveau que le capitalisme a trouvé sa force d'expansion fondamentale.

« Le problème majeur de l'expansion du capitalisme moderne n'est pas celui de l'origine du capital, c'est celui du développement de l'esprit du capitalisme. »[10]

Weber pense que l'origine de cet esprit se trouve dans l'ascèse du travail dans le monde qui a été au centre du protestantisme calviniste, et plus largement puritain. En effet, dans le puritanisme, le travail est la plus haute tâche que peut accomplir l'homme pour la gloire de Dieu et, surtout, le fidèle peut trouver dans sa réussite professionnelle la confirmation de son statut d'élu de Dieu. Weber estime que c'est dans la sécularisation de cette ascèse, en affinité élective avec l'« esprit du capitalisme », que le capitalisme a trouvé la force de vaincre le « monde de forces hostiles » qui s'opposait à lui.

Si les historiens de l'économie et les sociologues s'accordent sur la rupture intervenue au XVIè siècle avec les principes traditionnels de l'action économique telle que définie par la lecture thomiste d'Aristote, et reconnaissent l'apport des analyses de Weber, ses conclusions historiques furent rapidement contestées. Ainsi Werner Sombart a beaucoup insisté dès les années vingt sur l'influence juive, qui pouvait se manifester avec l'esprit de la Renaissance et la tolérance nouvelle à leur égard.[11]

10] ↑ L'Éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Pocket, 1990, p. 71.
11] ↑ Les juifs et l'activité économique, trad. Jankelevich, 1923, Payot depuis Die Juden und das Wirtschaftsleben (1911),

 

La sociologie de la religion

Dans L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme, Confucianisme et taoïsme, Hindouisme et bouddhisme, Le judaïsme antique, Max Weber développe une véritable sociologie de la religion. Un recueil de textes sur ce thème, Sociologie des religions, a été publié par Gallimard en 1996.

Les trois principaux thèmes auxquels il s'intéresse sont la portée des idées religieuses sur les activités économiques, les rapports entre hiérarchies sociales et idées religieuses, et les caractéristiques spécifiques de la civilisation occidentale.

Son objectif était de trouver une explication aux évolutions différentes des cultures occidentales et orientales. Après ses recherches, Weber en vint à penser que les idées religieuses puritaines (et plus largement chrétiennes) avaient eu une portée considérable sur le développement du système économique en Europe et aux États-Unis, mais fit remarquer qu'elles n'avaient pas été les seules causes du développement. Les autres facteurs remarquables signalés par Weber sont le rationalisme de la recherche scientifique, les progrès conjoints des mathématiques, de l'enseignement universitaire et du droit, et l'esprit d'entreprise. Il conclut en écrivant que l'étude de la sociologie de la religion doit conduire à une meilleure compréhension d'un des principaux aspects de la civilisation occidentale, à savoir une certaine émancipation de l'explication magique du monde, un "désenchantement du monde" ; un chemin suivi entre autres par Marcel Gauchet, notamment dans Le désenchantement du monde (1986). [wiki.fr]

 

 

RENCONTRES SUR L'UTOPIE
PEUT IL Y AVOIR UNE UTOPIE DE LA VILLE?
 
Cynthia Ghorra-Gobin, Directeur de recherche CNRS, Mardi 2 Mai 2000
 


L'UTOPIE DE LA VILLE AU 21ème SIECLE: ENTRE NOUVELLE DONNE POLITIQUE ET MYTHES FONDATEURS

La ville ne peut être étudiée que comme la simple résultante de la concentration spatiale d'emplois et de logements. Son organisation n'a pas pour seul effet de maximiser les flux économiques (accumulation du capital) ou encore de produire des inégalités sociales. La ville a, tout au long de l'histoire, véhiculé une valeur symbolique qui exige d'être réinventée alors qu'elle subit le choc de la métropolisation en relation avec la mondialisation de l'économie et les nouvelles technologies de communication et d'information. A l'heure où la ville change d'échelle et où la ville américaine devient le référent majeur dans le discours alors qu'elle n'a jamais revêtu une fonction civilisatrice, réinvestir la dimension symbolique de la ville peut se concevoir comme une utopie. Traiter de l'utopie n'exige pas forcément de faire abstraction de la réalité ou encore de ses représentations. Aussi l'utopie aujourd'hui peut consister à prendre toute la mesure du monde qui se dessine -une scène planétaire indissociable de la mondialisation- et dans ce nouveau contexte civilisationnel de s'interroger sur le sens à donner au processus de la métropolisation.

Le monde fait face à une nouvelle phase du capitalisme, un capitalisme qui grâce notamment aux nouvelles technologies de communication et d'information s'affranchit de toute notion de frontière et de contrainte spatiale. Le capitalisme, -une dynamique qui a déjà plus d'un millénaire et dont la genèse remonte aux villes de la Méditerranée avec les figures emblématiques de Venise et de Gênes rapidement relayées par les Villes du Nord, Amsterdam, Anvers et d'autres- a en partie été dompté, disent les historiens, grâce à l'invention de l'Etat-Nation. Puis au fur et à mesure de l'avancée du capitalisme industriel, tout a été fait pour que la carte politique de la planète corresponde à la carte économique. L'économie se déclinait sous la forme d'économie nationale régulée par les Etats qui grâce à aux relations et accords inter-étatiques ont assuré la stabilité de la planète. Or cette réalité politique et économique a changé. La Chute du Mur de Berlin a permis de prendre pleinement conscience de la mondialisation qui ne se limite pas à la seule sphère économique et financière mais inclut également la sphère culturelle. A l'heure de la métropolisation (l'instrumentalisation de la ville par la mondialisation) qui se traduit par la privatisation des espaces publics à l'image de la ville américaine n'ayant jamais valorisé les espaces publics, l'utopie peut alors se concevoir comme un processus en vue de réinventer les espaces publics qui dans la tradition européenne ont toujours été perçus comme les fondements de la ville.

Aussi l'analyse se présente comme une mise en perspective de la ville européenne par rapport à la ville américaine avant de défendre les espaces publics comme le vecteur privilégié de l'utopie de la ville. La conclusion s'interroge sur l'idée d'une utopie comme un principe de réinvention de mythes fondateurs.

 

MISE EN PERSPECTIVE DE LA VILLE EUROPEENNE A PARTIR D'UN DETOUR PAR LA VILLE AMERICAINE

Les fondements de la ville américaine sont relativement éloignés de ceux de la ville inscrite dans l'histoire européenne, comme le suggère le parallèle entre les deux.

 

LA CIVILISATION AMERICAINE

La civilisation américaine est indissociable de l'idée même de démocratie mais celle-ci a été ancrée dans les valeurs du monde rural. La nation américaine se voulait une démocratie fondée sur une société composée de ruraux propriétaires de leurs maisons et fermes, une caractéristique la distinguant de la société européenne de l'époque. Les Pères fondateurs n'ont, en effet, jamais cru en la valeur civilisatrice de la ville, ils l'ont plutôt associée à l'idée de chaos social ou encore d'écosystème qui, en raison de sa forte densité, serait favorable à tout projet subversif. Quoi qu'il en soit, cette représentation ne posait pas vraiment problème dans la mesure où, comme le souligne le premier recensement (1790) les citadins représentaient moins de 4% de la population totale. Toutefois alors que l'industrialisation se présente comme un fait inéluctable, les Américains ont engagé un débat sur ce que devait être la ville.

 

Le débat du 19ème siècle

Pour des raisons de commodité les historiens situent ce débat, à partir des années 1820, l'année de la disparition de Thomas Jefferson, résolument hostile à l'industrialisation et à la ville. Face à l'avènement d'une nouvelle civilisation, les Américains acceptent de réfléchir à la spécificité de la ville américaine. Trois courants intellectuels convergent pour valoriser la maison et le jardin, en dehors de la ville et à proximité de la nature comme cadre de vie:

-les transcendantalistes défendent la nature et ils en font le lieu de l'identité américaine

-les pasteurs mettent l'accent sur la famille comme cadre privilégié de l'éducation de l'enfant alors que jusqu'ici ils plaidaient en faveur de la communauté

-et les féministes domestiques s'emparent de la sphère familiale et la placent sous leur autorité de la femme tout en prenant en compte les détails pratiques de l'aménagement de la maison. La civilisation américaine a ainsi réussi à reporter sur la banlieue les idéaux d'une société pastorale. Le mythe pastoral se reconstitue dans le paysage de la banlieue mais aussi dans cette idée de la communauté à taille réduite où les modalités de fonctionnement de la démocratie de participation sont optimales.

 

La sphère domestique privilégiée

Les architectes dessinent, dès le milieu du 19ème siècle, les premières banlieues romantiques où devront résider les familles américaines avant de les réaliser en association avec des promoteurs. Dans cette nouvelle configuraion spatiale, la légitimité de la ville se limite aux fonctions économiques et aux fonctions d'acculturation des immigrés et où la banlieue est valorisée comme cadre de vie, les Américains privilégient la sphère domestique au détriment des espaces publics. La sphère domestique devient le cadre central à partir duquel s'organise toute la vie de l'individu, sans pour autant se traduire par un repli de la famille sur elle-même. La sphère domestique devient en fait un haut lieu de la sociabilité américaine et dans une ville comme Los Angeles, elle devient le centre à partir duquel on peut observer et comprendre la ville.

Parallèlement à cette prise de conscience de la diversité et de l'hétérogeneité de la société et au fur et à mesure de l'arrivée des flux migratoires, la société a cherché à réduire le rôle des espaces publics en minimisant autant que possible les espaces de contacts anonymes, les espaces publics. La civilisation américaine n'a accordé aucune valeur aux espaces publics dans l'expérience urbaine. Les espaces publics ne renvoient pas à l'idée du politique, contrairement aux villes européennes. Il va de soi que ni NY ni les villes issues de la colonisation européenne ne peuvent illustrer ce propos qui concerne plus l'expression urbaine de la nation américaine du 19ème siècle.

 

Le secteur privé se charge des cadres de la vie publique

Les métropoles américaines ne sont toutefois pas dénuées d'urbanité: tout au long du 20ème siècle et au fur et à mesure que les banlieues enregistraient une forte croissance démographique, le secteur privé a conçu des espaces privés ouverts au public. Les Américains ont inventé les centres commerciaux, les "shopping malls", plus tard les "theme parks" et autres aires de récréation. Avec le Mall of America s'inaugure une nouvelle génération de shopping malls combinant le shopping mall et le theme park.

La mise en scène de la société civile se fait aux Etats-Unis grâce au secteur privé. Cela ne pose toutefois aucun problème fondamental aux Américains dans la mesure où les Espaces Publics n'ont jamais revêtu -contrairement à la ville européenne- cette valeur symbolique du politique. Les Américains qui pratiquent le mouvement associatif, au sein des paroisses ou dans un cadre plus laïque, dans les "neighborhood associations" ou encore "gated communities", assimilent en effet l'espace public à ce type de pratiques. Là-bas les espaces publics ne véhiculent pas toute la dimension symbolique et politique que la ville européenne lui a léguée.

 

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