2010년 1월 29일 금요일

Slavoj Zizek 인터뷰(2010-i,paris) [+H.Zinn 별세]

하워드 진이 죽었다는 소식이 여기저기서 보이기에 프랑스의 반응이 궁금하여 찾아봤다. 내가 보는 프랑스 3대 주요 신문(르몽드,리베라씨옹,뤼마니떼) 중 어디에도 아직(1/29 01:00 현재) 관련 소식이 검색에 안 뜨고, '라크로와' 지에만 AFP를 인용한 짧은 기사가 올라와 있다(註1). 프레시안에서는 편집자 선정 1위 기사로 황준호의 '하워드 진 타계' 글을 뽑아둘 정도로(註2) 우리에게는 그가 아주 중요한 인물인 모양인데, 프랑스에서는 별로 그렇지 않은 듯하다(註3). 어쨌거나 얼마전에 죽은 벤사이드는 64세의 젊은 나이에 세상을 떠났으니 신의 배반이겠지만, 하워드 진은 88세까지 살았으니 천수를 누린 셈이다. 한 죽음 앞에 명복을 비는 것이 인간의 당연한 도리겠지만 슬퍼할 필요까지는 없을 듯하다. 

註1,2,3

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그렇게 신문을 뒤적이다가 마침 '뤼마니떼'에 실린 지젝 인터뷰 기사가 있어서 옮겨온다. 인터뷰는 지젝의 새책 <비극 이후의 소극(笑劇) 이라! : 또는 역사는 어떻게 반복되는가>에 대한 소개 정도로 보이는데, 이 책에서 지젝은 작금의 자본주의 위기에 대한 나름대로의 분석과 진단을 내리고 다시 자신의 공산주의를 말하는 듯하다. 책은 작년 10월에 간행된 영어 원전이 얼마 전인 1월 11일에 불어로 막 번역돼 나왔고, 12일에는 벤사이드가 죽었고, 22~23일 벤사이드 추모 학술대회에 지젝이 참석했고, 그렇게 잠시 작가가 프랑스에 머무는 동안에 인터뷰가 이뤄진 모양이다.

 Détails sur le produitLivres - Après La Tragédie, La Farce ! Ou Comment L'Histoire Se Répète
Slavoj Zizek, First As Tragedy, Then As Farce, Verso Books, 2009-10-01, 157 p., 9,64 euros.
[불어본] Après la tragédie, la farce ! : Ou Comment l'histoire se répète, trad. fr. Daniel Bismuth, Flammarion, le 11 janvier 2010, 241p., 20 euros.
 
Présentation de l'éditeur [책 뒷면 표지글]

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[이 책에 대한 지젝 인터뷰 / 뤼마니떼 2010/01/28]


« Pas de solution dans le marché »

Dans Après la tragédie, la farce !, son nouveau livre, le philosophe slovène livre une analyse complète et abrasive des tendances actuelles du système.

 

Que recouvre l’antagonisme entre « inclus et exclus », primordial selon vous pour analyser la dynamique du capitalisme global ?

Slavoj Zizek. Cet antagonisme entre inclus et exclus ne se définit pas d’abord par l’exploitation. Il existe toujours, bien sûr, des exploités. Mais dans le capitalisme actuel, les travailleurs classiques, réguliers, ne sont plus majoritaires. Une autre logique est à l’œuvre. Nous vivons dans des sociétés du contrôle permanent mais, paradoxalement, le pouvoir d’État se retire de territoires de plus en plus étendus, où les gens ne sont plus même citoyens. Je pense en particulier aux bidonvilles. Cela dit, je crois que nous devons garder le terme de « prolétariat ». Dans le strict sens marxien, ce terme ne recouvre d’ailleurs pas seulement l’exploitation. Marx, ici, est hégélien : il développe l’idée d’une subjectivité privée de son être substantiel. Dans ce sens, on peut identifier des formes nouvelles du prolétariat, plus radicales que celles pensées par Marx. Une certaine tradition française, qui remonte à Louis Althusser, a tendance à privilégier la lutte purement politique. Mon ami Alain Badiou s’inscrit dans cette tradition. Il définit quatre domaines de vérité : l’art, la science, la politique, l’amour. Mais pas l’économie, qui relève pour lui de la « vie de l’animal humain ». Ce n’est pas ma thèse. Au contraire, j’insiste sur le fait que l’économie, pour Marx, c’est précisément l’économie politique. La lutte économique participe, pour le dire dans les termes de Badiou, au « processus de vérité ».

 

Le capitalisme global, suggérez-vous, tente de surmonter la phase actuelle de ses contradictions en se muant en « capitalisme vert ». Le système capitaliste est-il compatible avec l’écologie ?

Slavoj Zizek. Comparons la réaction des grandes puissances du monde face à la crise financière, à leur attitude lors de la conférence de Copenhague. Face à la crise financière, elles ont décrété une urgence absolue. En une semaine, des sommes colossales, inimaginables, ont été mobilisées. Là où la survie du capitalisme, du secteur bancaire est en jeu, on peut agir très vite. Mais lorsque c’est notre survie à tous qui est en péril, quelle est la réponse ? Un compromis sans aucune contrainte, une déclaration d’intention. Voilà, clairement, la logique du capitalisme. Ce qui nous pousse dans la direction de l’écologie, c’est simplement un utilitarisme éclairé, la nécessité d’agir pour des questions de survie. Le capitalisme, au contraire, suit sa logique, même s’il représente, à long terme, une menace pour nos intérêts très matériels. Je n’exclus pas pour autant que l’écologie puisse devenir une sorte de nouvel opium du peuple. Oui, nous sommes confrontés à des menaces absolues. Mais celles-ci servent à justifier une mobilisation de toutes les idéologies réactionnaires, antiprogressistes, qui présentent la crise écologique comme le résultat de la raison technologique comme telle. L’un des grands écueils de l’écologie est de proposer une figure de la nature comme une sorte de mère Nature homéostatique. Je crois plutôt que l’environnement, les ressources naturelles relèvent des communs, au sens marxien. C’est pourquoi j’insiste sur la référence au communisme. Face aux catastrophes radicales qui nous menacent, il n’y a pas de solution à attendre du marché. D’où la nécessité de recouvrir deux aspects du communisme. Premièrement, la bataille principale, aujourd’hui, est celle des communs, de ce qui doit être partagé. Deuxièmement, ni le marché ni l’État n’offrent d’issue.

자본주의가 "녹색자본" 어쩌고 하는데, 그런 말장난은 "일종의 인민의 새로운 아편"이 될 것이고, 결국 시장에는 어떠한 해결책도 없다. 그래서 내가 공산주의의 필연성을 자꾸 주창하는 것이다. 공산주의는 시장도 국가도 아닌 공동체적 쟁투에서 찾아야 한다. [그러자 아래에서 질문자가 "국가도 아니고 시장도 아니면 도대체 그게 뭔데?"라고 묻는다. 지젝 답:] 나도 물론 쉬운 해결책이 있는 건 아니다. 어떻게 가능할지는 모르겠지만, "일종의 관(통)-국가적 인민의 동원화"를 다시 만들어내는 것이 관건이지 싶다.

 

Ni État ni marché, mais alors quoi ?

Slavoj Zizek. Là, j’admets que je n’ai pas de solution facile. Mais il est crucial de réinventer, je ne sais pas comment, une sorte de mobilisation populaire transnationale. Sans cela, je peux imaginer une survie de l’humanité, mais sous le régime d’un nouvel autoritarisme permissif. Nous nous approchons d’ailleurs déjà d’un tel régime, dont l’Italie d’aujourd’hui offre une parfaite illustration. La tendance du régime de Berlusconi n’est pas au vieil autoritarisme. Les Italiens ne se sont pas réveillés un matin sous la férule d’un dictateur. Non, toute la permissivité des petits plaisirs sexuels, de la consommation, demeure. Pourtant, depuis plus d’un an et demi, l’Italie vit dans un état d’urgence formel, avec la constitution de milices émanant des partis d’extrême droite. Pendant ce temps, ce qui reste de la gauche italienne erre dans une désorientation de plus en plus radicale.

 

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Entretien réalisé par Laurent Etre et Rosa Moussaoui

(*) Après la tragédie, la farce !, ou comment l’histoire se répète, collection « Bibliothèque des savoirs », éditions Flammarion, 2010, 246 pages, 20 euros.

bibliographie (très incomplète)

1988 : Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur Lacan sans jamais oser le demander à Hitchcock (dir.), Éditions Navarin. 1990 : Ils ne savent pas ce qu’ils font, le sinthome idéologique, Éditions Point hors ligne. 2002 : Le spectre rôde toujours, actualité du Manifeste du parti communiste, Éditions Nautilus. 2004 : la Subjectivité à venir, Éditions Climats. 2004 : Plaidoyer en faveur de l’intolérance, Éditions Climats. 2004 : Que veut l’Europe ? coll. « Champs ». 2005 : Bienvenue dans le désert du réel, Éditions Flammarion, rééd. coll. « Champs », 2007. 2006 : la Marionnette et le Nain, le christianisme entre perversion et subversion, Éditions Seuil. 2007 : Le Sujet qui fâche, le centre absent de l’ontologie 2008 : Robespierre  : entre vertu et terreur, Éditions Stock. 2008 : Parallaxe, Éditions Fayard. 2010 : Jouis de ton symptôme, Éditions Actes Sud, Éditions Jacqueline Chambon.

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