2009년 12월 19일 토요일

Proudhon(1809~65) & Marx(1818~83) [편지읽기]

1840, Proudhon, Qu'est-ce que la propriété ? Ou recherches sur le principe du droit et du gouvernement.

          http://classiques.uqac.ca/classiques/Proudhon/la_propriete/la_propriete.html
1846, Proudhon, Systeme des contradictions economiques, ou philosophie de la misere.

          http://classiques.uqac.ca/classiques/Proudhon/systeme_contr_eco/systeme_contr_eco.html

1846 (5 mai), Marx-Engels,  à Proudhon, Proposition de collaboration (proposition n'aboutira pas)[*1]
1847, Marx, Misère de la philosophie.

          http://www.marxists.org/francais/marx/works/1847/06/km18470615.htm [*2]

1862, Proudhon, Théorie de la propriété (ouvrage publié originalement par A. Lacroix, Verboeckhover et Cie., 1866)

        http://classiques.uqac.ca/classiques/Proudhon/theorie_de_la_propriete/theorie_de_la_propriete.html

1865 (24 janvier), Marx à J.-B. Schweitzer, Sur Proudhon [*3]
1866 (09 octobre), Marx à L. Kugelmann, Sur Proudhon et les utopistes [*4]

 


1/4. Marx-Engels, lettre à Proudhon, Bruxelles, 5 mai 1846 [친절한 첫 편지]

 

Mon cher Proudhon,

Je m'étais proposé bien souvent de vous écrire, depuis que j'ai quitté Paris ; des circonstances indépendantes de ma volonté m'en ont empêché jusqu'à présent. Je vous prie de croire qu'un surcroît de besogne, les embarras d'un changement de domicile, etc. ... sont les seuls motifs de mon, silence.

Et maintenant surtout sautons in medias res. Conjointement avec deux de mes amis, Frédéric Engels et Philippe Gigot   (tous deux à Bruxelles)    j'ai organisé avec les communistes et socialistes allemands une correspondance suivie, qui devra s'occuper et de la discussion de questions scientifiques, et de la surveillance à exercer sur les écrits populaires, et de la propagande socialiste qu'on peut faire en Allemagne par ce moyen. Le but principal de notre correspondance sera pourtant celui de mettre les socialistes allemands en rapport avec les socialistes français et anglais ; de tenir les étrangers au courant des mouvements socialistes qui se seront opérés en Allemagne et d’informer les Allemands en Allemagne des progrès du socialisme en France et en Angleterre. De cette manière, les différences d'opinion pourront se faire jour ; on arrivera à un échange d'idées et à une critique impartiale. C'est là un pas, que le mouvement social aura fait dans son expression littéraire, afin de se débarrasser des limites de la nationalité. Et au moment de l'action, il est certainement d'un grand intérêt pour chacun d'être instruit de l'état des affaires à l'étranger aussi bien que chez lui.

Outre les communistes en Allemagne notre correspondance comprendra aussi les socialistes allemands à Paris et à Londres. Nos rapports avec l'Angleterre sont déjà établis : quant à la France, nous croyons tous que nous ne pouvons y trouver un meilleur correspondant que vous : vous savez que les Anglais et les Allemands nous ont jusqu'à présent mieux appréciés que vos propres compatriotes.

Vous voyez donc qu'il ne s'agit que de créer une correspondance régulière, et de lui assurer les moyens de poursuivre le mouvement social dans les diffé­rents pays, d'arriver à un intérêt riche et varié comme le travail d'un seul ne pourra jamais le réaliser.

Si vous voulez accéder à notre proposition, les frais de port des lettres qui vous seront envoyées comme de celles que vous nous enverrez seront suppor­tés ici, les collectes faites en Allemagne étant destinées à couvrir les frais de la correspondance.

L'adresse à laquelle vous écrirez ici, est celle de M. Philippe Gigot, 8, rue Bodendrock. C'est lui qui aura également la signature des lettres de Bruxelles.

Je n'ai pas besoin d'ajouter que, toute cette correspondance exige de votre part le secret le plus absolu ; en Allemagne nos amis doivent agir avec la plus grande circonspection pour éviter de se compromettre.

Répondez-nous bientôt et croyez à l'amitié bien sincère de

Votre tout dévoué,
Charles Marx.

 

Bruxelles, 5 mai 1846.

P. S.   Je vous dénonce ici M. Grün, à Paris. Cet homme n'est qu'un cheva­lier d'industrie littéraire, un espèce de charlatan qui voudrait faire le commerce d'idées modernes. Il tâche de cacher son ignorance sous des phrases pom­peuses et arrogantes, mais il n'est parvenu qu'à se rendre ridicule par son galimatias. De plus, cet homme est dangereux. Il abuse de la connaissance qu'il a établie avec des auteurs de renom, grâce à son impertinence, pour s'en faire un piédestal et les compromettre vis-à-vis du public allemand. Dans son livre sur les socialistes français, il ose s'appeler le professeur (Privatdocent, dignité académique en Allemagne) de Proudhon, prétend lui avoir dévoilé les axiomes importants de la science allemande, et blague sur ses écrits. Gardez-vous donc de ce parasite. Peut-être vous reparlerai-je plus tard de cet individu.

Je profite avec plaisir de l'occasion qui m'est offerte pour vous assurer combien il m'est agréable d'entrer en relation avec un homme aussi distingué que vous. En attendant, permettez-moi de vous dire
Votre tout dévoué,
Philippe Gigot.

 

Quant à moi, je ne peux qu'espérer que vous, monsieur Proudhon, approu­verez le projet que nous venons de vous proposer, et que vous aurez la complaisance de ne pas nous refuser votre coopération. En vous assurant du profond respect que vos écrits m'ont inspiré pour vous, je suis
Votre tout dévoué,
Frédéric Engels .

 

 

2/4) K. Marx, 1847, Misère de la philosophie [목차]

Une polémique acérée contre les conceptions du socialisme utopique et l'un des ouvrages fondateurs du marxisme. (Publication en collaboration avec la bibliothèque de sciences sociales de l'Université de Québec.)

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3/4) Marx, lettre à J.-B. Schweitzer, Londres, le 24 janvier 1865 [프루동이 죽고 얼마 후]
Une lettre au lassalien J.-B. Schweitzer où Marx explicite son opinion et ses rapports avec Proudhon. Première publication dans le Social-Demokrat, n° 6, 17 et 18. (1, 3 et 5 février 1865).

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4/4) K. Marx, lettre à L. Kugelmann, 9 octobre 1866 (1, Modena Villas, Maitland Park, Haverstock Hill London). Sur Proudhon et les utopistes

 

Cher ami,

J'espère que je ne dois pas conclure de votre long silence que ma dernière lettre vous a froissé de quelque façon. Il en va tout autrement. Tout homme dans une position désespérée éprouve parfois le besoin de se donner de l'air, mais il ne le fait qu'avec des personnes auxquelles il accorde une confiance tout à fait exceptionnelle. Je vous assure que mes affaires civiles me causent beaucoup plus de tourment, car, plus que toutes autres raisons personnelles ou de famille, elles m'empêchent de terminer mon travail. Je pourrai dès demain mettre fin à cette situation, si je voulais prendre une occupation pratique au lieu de travailler pour la cause. J'espère que vous n'éprouverez donc pas de gêne à ne pouvoir remédier à mes embarras ; cela serait tout à fait sans fondement.

Maintenant, quelques questions générales.

J'avais de fortes craintes sur le premier congrès de Genève, mais il a en somme mieux réussi que je ne m'y attendais. Son effet en France, en Angleterre et en Amérique a été inespéré. Je ne pouvais ni ne voulais m'y rendre, mais j'ai rédigé le programme des délégués de Londres. Je l'ai limité, a dessein, aux points qui permettent un accord immédiat et une action concertée immédiate des travailleurs, qui répondent d'une façon directe aux besoins de la lutte des classes et à l'organisation des travailleurs en classe et les stimulent.

 

Messieurs les Parisiens avaient la tête pleine des phrases les plus vides de Proudhon ; ils bavardent sur la science et ne savent rien ; ils dédaignent toute action révolutionnaire, id est qui jaillit de la lutte des classes elle-même, tout mouvement concentré social, c'est-à-dire réalisable également par des moyens politiques (comme, par exemple, la diminution légale de la journée de travail) ; et cela, sous prétexte de liberté, d'anti-gouvernementarisme ou d'individualisme antiautoritaire. Ces messieurs qui, depuis seize ans, endurent et ont enduré avec tant de tranquillité le despotisme le plus misérable, prônent en fait une vulgaire économie bourgeoise, se contentant de l'idéaliser à la Proudhon ! Proudhon a fait un mal énorme. Son semblant de critique et son semblant d'opposition aux utopistes (il n'est lui-même qu'un utopiste petit-bourgeois, tandis que dans les utopies d'un Fourier, d'un Owen, etc., on trouve le pressentiment et l'expression fantastique d'un monde nouveau), ont d'abord séduit et corrompu la "jeunesse brillante", les étudiants, puis les ouvriers, surtout les Parisiens, qui, en qualité d'ouvriers de luxe, restent sans le savoir fortement attachés à toutes les vieilleries. Ignorants, vaniteux, arrogants, bavards, emphatiques, enflés, ils étaient sur le point de tout gâter, car ils étaient au congrès en un nombre qui ne correspond nullement à celui de leurs adhérents. Dans le rapport, je leur donnerai sur les doigts en sous main.

 

Le congrès ouvrier américain, qui se tenait à la même époque, m'a causé beaucoup de joie : ici le mot d'ordre était l'organisation de la lutte contre le Capital et, chose remarquable, la plupart des revendications que j'avais rédigées pour Genève, ont été également posées là-bas, par le sûr instinct des travailleurs.

Le mouvement de réforme que notre Conseil général (quorum magna pars [où j´ai pris une grande part, N. de la réd.]) a appelé à la vie, a pris maintenant des dimensions immenses et irrésistibles. Je me suis toujours tenu dans la coulisse et je ne m'occupe plus de l'affaire, depuis qu'elle suit son train.

 

Votre K. Marx

 

A propos. Le Workman est un organe bourgeois et n'a rien de commun avec nous. Le Commonwealth appartient aux nôtres, mais pour le moment (pour des raisons moitié financières, moitié politiques), on le transformera en un pur organe de réformes.

J'ai lu, il y a peu de temps, du Dr. F. Moilin : Leçons de médecine physiologique, qui parut en 1865 à Paris. Il contient beaucoup de fantaisie et trop de "constructions". Mais aussi beaucoup de critiques contre l'ancienne thérapeutique. Je voudrais que vous lisiez cet ouvrage et que vous me communiquiez votre avis en détail. Je vous recommande aussi Trémaux De l'origine de tous les êtres... Bien qu'écrit dans un style débraillé, plein d'erreurs géologiques, et bien pauvre en critique historique littéraire — with all that and all that — il constitue un progrès sur Darwin.

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